Dans le monde du vin, la tradition et l’innovation cohabitent souvent avec brio. C’est le cas de Frédéric Dumoulin, propriétaire de la cave l’Orpailleur à Uvrier, qui mêle respect des pratiques viticoles ancestrales et adoption des nouvelles technologies pour surmonter les défis d’aujourd’hui. Dans cet entretien, Frédéric partage son expérience, ses choix stratégiques et ses réflexions sur l’avenir de la viticulture.
Un héritage familial porté par l’innovation
Frédéric Dumoulin se décrit d’abord comme « fils à Germain et Madeleine », rendant hommage à ses racines. Propriétaire de la cave l’Orpailleur, il a touché à tous les aspects du métier : vigneron, œnologue, vinificateur, et aujourd’hui dirigeant. Mais être à la tête d’une cave ne signifie pas rester immobile. Depuis 2018, Frédéric explore les solutions offertes par les drones agricoles, grâce à sa collaboration avec Agri.aero.
Les drones, une révolution dans les vignes
Lorsqu’on lui demande pourquoi il a adopté les drones, Frédéric explique que cela a commencé par une démonstration convaincante. Dès la première saison, il constate les avantages : faciliter le travail sur des parcelles difficiles d’accès et améliorer l’efficience des traitements.
Depuis, les drones n’ont cessé d’évoluer. « L’augmentation de la capacité des drones a permis une meilleure efficacité et une amélioration des traitements », observe-t-il. Cette année, il franchit une étape supplémentaire en investissant dans son propre modèle, le T50. Cet appareil offre une capacité accrue (50 litres contre 30 pour les modèles précédents), réduisant les allers-retours nécessaires pour remplir le réservoir et augmentant ainsi la productivité.
Réduire la pénibilité et maximiser les résultats
Pour Frédéric, l’utilisation des drones n’est pas qu’une question de rendement. Il s’agit aussi de réduire la pénibilité pour ses collaborateurs. Le drone permet de traiter à distance, limitant les efforts physiques souvent associés à l’utilisation du chenillard. Cependant, il souligne que cette technologie nécessite une organisation rigoureuse, notamment pour le transport et le déploiement du matériel.
Un équilibre entre tradition et modernité
Bien que les drones aient révolutionné certaines pratiques, Frédéric reste attaché à d’autres méthodes traditionnelles. Le traitement au sol, par exemple, reste privilégié pour certains cépages sensibles. « Sur des spécialités comme la petite arvine ou le joannis, le passage au sol est souvent nécessaire pour garantir une qualité optimale », explique-t-il.
Il aborde également les défis liés au bio, qu’il considère parfois comme exigeant au niveau écologique. « Une année compliquée comme 2024, on a fait sept passages au lieu des 14 ou 15 nécessaires en bio, tout en obtenant des résultats satisfaisants. »
Garantir la qualité du vin, une priorité absolue
Un autre point essentiel pour Frédéric est la santé et la sécurité des consommateurs. À la cave l’Orpailleur, les analyses de résidus dans le vin sont régulières. Jusqu’à présent, les résultats sont clairs : zéro résidus. Pour lui, produire un vin sain est non négociable, que ce soit avec des traitements naturels comme la bouillie bordelaise ou en optimisant les pratiques existantes.
Un regard tourné vers l’avenir
Pour conclure, Frédéric encourage les autres vignerons à expérimenter ces technologies, d’abord en faisant appel à des prestataires, avant de se lancer dans l’achat. « Tester permet de voir si cette méthode convient à vos besoins avant d’investir. » Avec des conditions climatiques de plus en plus imprévisibles, réduire le temps de traitement est crucial, et les drones semblent offrir une solution adaptée à ce défi.
Conclusion
L’expérience de Frédéric Dumoulin illustre parfaitement comment tradition et innovation peuvent coexister dans le monde viticole. Grâce à des outils modernes comme les drones, tout en gardant un œil sur les méthodes éprouvées, il réussit à conjuguer respect du terroir et efficacité. Un bel exemple pour les viticulteurs qui souhaitent évoluer tout en préservant l’essence de leur métier.
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